Panne AWS Octobre 2025 : 14h qui ont paralysé Internet

Panne AWS Octobre 2025 : 14h Qui Ont Paralysé Internet

Le 20 octobre 2025, des millions d’utilisateurs à travers le monde se réveillent face à un constat alarmant : leurs applications favorites ne répondent plus. Snapchat, Fortnite, Netflix, les services bancaires en ligne… tout semble figé. Cette journée marque l’une des pannes les plus spectaculaires de l’histoire d’Internet, révélant brutalement notre dépendance critique aux géants de la technologie. Pendant plus de 14 heures, Amazon Web Services (AWS), l’épine dorsale invisible du web mondial, vacille, entraînant dans sa chute des milliers de services essentiels utilisés quotidiennement par des centaines de millions de personnes.

L’Origine technique d’un effondrement planétaire

Un bug apparemment anodin aux conséquences catastrophiques

Tout commence dans la nuit du 19 au 20 octobre 2025, à 23h48 (PDT) précisément, lorsqu’un enregistrement DNS vide apparaît mystérieusement dans la région US-EAST-1 d’Amazon Web Services. Pour comprendre la gravité de cette anomalie, il faut imaginer le DNS (Domain Name System) comme l’annuaire téléphonique d’Internet : il convertit les noms de domaine que nous tapons (comme amazon.com) en adresses IP numériques que les machines comprennent. Sans ce système de traduction, les serveurs ne savent tout simplement plus où envoyer les requêtes.

Dans le cas spécifique d’AWS, cette défaillance DNS frappe de plein fouet DynamoDB, la base de données NoSQL utilisée massivement par des milliers d’entreprises mondiales. L’adresse « dynamodb.us-east-1.amazonaws.com » devient soudainement introuvable, plongeant dans le chaos tous les services dépendant de cette infrastructure critique. Amazon révèle quelques jours plus tard qu’il s’agissait d’une « condition de course latente » (race condition) dans le système automatisé de gestion DNS, un bug caché dans le code qui empêche le processus de réparation automatique de fonctionner.

L’effet domino dévastateur à travers l’infrastructure AWS

Ce qui aurait dû être corrigé automatiquement par les systèmes de sécurité d’AWS se transforme en cauchemar opérationnel. Sans accès à DynamoDB, les serveurs EC2 (Elastic Compute Cloud), qui fournissent la puissance de calcul virtuelle, perdent progressivement leur capacité à démarrer de nouvelles instances. Les Network Load Balancers, véritables tours de contrôle du trafic réseau, connaissent à leur tour des problèmes de vérification de santé, provoquant des erreurs de connexion en cascade.

Plus de 64 services internes AWS se retrouvent affectés simultanément, incluant des composants essentiels comme IAM (gestion des identités), Lambda (informatique sans serveur), Redshift (entreposage de données) et même le support client d’AWS lui-même. Brent Ellis, analyste principal chez Forrester, souligne que cette panne met en évidence un problème fondamental : le DNS n’a jamais été conçu pour répondre aux exigences technologiques massives de l’ère du cloud computing moderne.

Une paralysie mondiale sans précédent

17 Millions de signalements dans 60 pays

L’ampleur de la catastrophe devient rapidement visible sur DownDetector, la plateforme de surveillance des pannes Internet. En l’espace de quelques heures, plus de 17 millions de signalements d’utilisateurs déferlent depuis 60 pays différents, représentant une augmentation stupéfiante de 970% par rapport aux niveaux normaux. Aux États-Unis seulement, 6,3 millions de rapports sont enregistrés, tandis que le Royaume-Uni en comptabilise 1,5 million.

Plus de 3 500 entreprises sont affectées simultanément, touchant pratiquement tous les secteurs de l’économie numérique. Snapchat bat tous les records avec 3 millions de signalements d’utilisateurs incapables d’accéder au service, suivi de Roblox avec 716 000 rapports. Des applications de productivité essentielles comme Slack, Zoom et Canvas (utilisé par 50% des étudiants universitaires nord-américains) deviennent totalement inaccessibles.

Des secteurs critiques mis à genoux

L’impact dépasse largement le simple désagrément pour les utilisateurs de réseaux sociaux ou de jeux vidéo. Le secteur financier subit des perturbations majeures : au Royaume-Uni, les banques Barclays, Lloyds Banking Group et HSBC rencontrent des interruptions sur leurs interfaces clients et leurs API de paiement. Aux États-Unis, les plateformes d’échange de cryptomonnaies comme Coinbase cessent de fonctionner, bloquant des millions de transactions.

Les compagnies aériennes Delta et United signalent des problèmes opérationnels affectant leurs systèmes de réservation et de gestion de vols. Le secteur de l’éducation connaît un chaos généralisé : l’Université d’État de l’Ohio informe ses 70 000 étudiants que les supports de cours en ligne sont inaccessibles. Des services gouvernementaux britanniques, incluant Gov.uk et HM Revenue and Customs (l’équivalent des impôts), subissent également des interruptions.

Même les objets connectés du quotidien cessent de fonctionner : les sonnettes Ring d’Amazon ne transmettent plus les images, les enceintes Alexa restent muettes, et les liseuses Kindle ne téléchargent plus de livres. Cette panne révèle brutalement à quel point notre quotidien dépend d’infrastructures numériques que nous ne voyons jamais mais qui sont devenues absolument indispensables.

US-EAST-1 : le point de défaillance unique du Web mondial

Data Center Alley, cœur battant d’Internet

Pour comprendre pourquoi une panne localisée en Virginie du Nord peut paralyser le monde entier, il faut s’intéresser à un endroit peu connu du grand public mais absolument crucial pour le fonctionnement d’Internet : « Data Center Alley », situé à Ashburn, dans le comté de Loudoun en Virginie. Cette concentration de centres de données représente la plus importante au monde, avec plus de 25 millions de pieds carrés d’espace opérationnel et une puissance électrique dépassant 800 mégawatts.

Les chiffres donnent le vertige : 70% du trafic Internet mondial transite quotidiennement par cette région. Plus de 300 centres de données y sont installés, hébergeant plus de 3 500 entreprises technologiques et soutenant directement 12 000 emplois régionaux. Cette concentration n’est pas le fruit du hasard mais résulte d’une combinaison de facteurs stratégiques : proximité avec le gouvernement fédéral américain à Washington D.C., coûts énergétiques 28% inférieurs à la moyenne nationale grâce à Dominion Virginia Power, réseau de fibres optiques le plus dense au monde, et incitations fiscales généreuses de l’État de Virginie.

US-EAST-1, la région par défaut devenue point de vulnérabilité

La région US-EAST-1 d’AWS, lancée en 2006, est la plus ancienne et la plus importante de tout le réseau Amazon. Lorsqu’une nouvelle entreprise s’inscrit sur AWS, US-EAST-1 est généralement l’option par défaut proposée pour héberger les données et applications. Cette popularité historique a créé une dépendance structurelle majeure : même les applications théoriquement « mondiales » s’appuient souvent sur cette région pour gérer l’authentification, les métadonnées ou certains états critiques.

US-EAST-1 héberge également des infrastructures globales essentielles comme Route 53 (contrôleur de trafic Internet), Amazon CloudFront (réseau de diffusion de contenu) et les services de connexion sécurisée DNS publics. Ainsi, même si un service en ligne évite délibérément de traiter ses données via US-EAST-1, il reste souvent connecté indirectement via des dépendances quelque part dans sa chaîne d’approvisionnement technologique. Luke Kehoe, analyste chez Omdia, explique que beaucoup d’organisations centralisent leurs charges de travail dans une seule région, négligeant les stratégies de répartition qui pourraient considérablement réduire l’impact d’incidents futurs.

Gestion de crise : 14 heures de combat technique

Chronologie d’une intervention laborieuse

À 00h11 PDT le 20 octobre, AWS reconnaît publiquement via son tableau de bord de santé qu’elle rencontre des « taux d’erreur et latences accrus pour plusieurs services AWS dans la région US-EAST-1 ». Une heure et quinze minutes plus tard, à 01h26 PDT, l’entreprise confirme des « taux d’erreur significatifs » spécifiquement sur les requêtes vers l’endpoint DynamoDB.

À 02h01 PDT, les ingénieurs identifient enfin la cause potentielle : un problème de résolution DNS de l’API DynamoDB. AWS annonce travailler sur « plusieurs chemins parallèles pour accélérer la récupération ». À 05h22 PDT, soit près de six heures après le début officiel de l’incident, les premières mitigations commencent à montrer des résultats. À 06h35 PDT, Amazon déclare que le problème DNS sous-jacent a été « entièrement mitigé » et que la plupart des opérations de service fonctionnent normalement.

Cependant, la réalité sur le terrain est plus complexe. De nombreux services continuent de souffrir d’un arriéré de requêtes à traiter. AWS doit temporairement limiter certaines opérations critiques comme le lancement de nouvelles instances EC2 pour faciliter la récupération complète. Ce n’est finalement qu’à 15h01 PDT, soit plus de 14 heures après le déclenchement initial, que tous les services AWS retournent à des opérations normales.

Intervention manuelle face à l’échec de l’automatisation

Le rapport post-mortem publié par Amazon quelques jours après la panne révèle un détail crucial : les équipes d’AWS ont dû intervenir manuellement pour corriger l’enregistrement DNS défectueux et désactiver temporairement tout le système d’automatisation responsable du problème. Cette intervention humaine, nécessitant plusieurs heures, explique la durée exceptionnelle de l’incident.

Amazon reconnaît que « cette anomalie aurait dû être détectée et réparée automatiquement par le logiciel d’automatisation », mais qu’un « bug caché dans le code a empêché le processus ». L’entreprise annonce avoir depuis désactivé l’automatisation DNS défectueuse à l’échelle mondiale et mis en place des mesures correctives : ajout de vérifications protectrices, amélioration des mécanismes de limitation (throttling) et développement d’une suite de tests supplémentaire pour détecter des bugs similaires à l’avenir.

Dans une déclaration officielle, AWS présente ses excuses : « Nous sommes conscients que cet événement a eu un impact important sur de nombreux clients. Nous ferons tout notre possible pour en tirer des leçons et renforcer encore davantage la fiabilité de nos services ».

Le débat sur la concentration du Cloud : un risque systémique

Trois géants contrôlent 70% du Cloud mondial

Cette panne d’octobre 2025 relance avec une acuité nouvelle le débat sur la concentration excessive du marché du cloud computing. AWS contrôle environ 30 à 33% du marché mondial, suivi de Microsoft Azure avec 20% et Google Cloud avec 12%. À eux trois, ces géants américains dominent donc près de 70% de l’infrastructure cloud planétaire.

Cette oligopole pose des questions fondamentales de résilience et de souveraineté numérique. Comme le souligne Brent Ellis de Forrester, « il est très tentant de faire appel aux géants de la technologie, mais il serait erroné de supposer qu’ils sont trop grands pour faire faillite ou intrinsèquement résilients, comme le prouvent les pannes actuelles et passées ». L’analyste rappelle qu’il s’agit de la quatrième panne majeure d’AWS en cinq ans affectant la région US-EAST-1.

La monoculture numérique et ses dangers

Les experts comparent cette situation à une « monoculture agricole » : lorsque tout repose sur une seule souche, une maladie peut anéantir des plantations entières. Pour des milliers d’entreprises, petites et grandes, la panne d’AWS révèle une vérité brutale : sans le cloud, leurs opérations cessent tout simplement d’exister. Des paiements impossibles, des sites e-commerce inaccessibles, des communications internes rompues, même certaines plateformes de santé et de transport perdant brièvement l’accès à leurs données vitales.

Davi Ottenheimer, vice-président chez Inrupt et vétéran de la sécurité opérationnelle, décrit l’incident comme « une défaillance d’intégrité des données » où le système ne pouvait plus déterminer avec précision à quel serveur se connecter, provoquant des défaillances en cascade à travers Internet. Ce type de problème d’intégrité est particulièrement préoccupant car il touche aux fondations mêmes de la confiance numérique.

Patrick Burgess, expert en cybersécurité au Royaume-Uni, résume parfaitement la situation : « Le monde fonctionne désormais sur le cloud. Parce que l’infrastructure d’Internet est sous-tendue par si peu d’entreprises, quand quelque chose tourne mal, il est très difficile pour les utilisateurs d’identifier ce qui se passe, car nous ne voyons pas Amazon, nous voyons seulement Snapchat ou Roblox ».

Stratégies Multi-Cloud : la diversification comme réponse

Réduire la dépendance à un fournisseur unique

Face à ces vulnérabilités systémiques, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à adopter des stratégies multi-cloud, consistant à répartir leurs charges de travail sur plusieurs fournisseurs de services cloud. Cette approche offre plusieurs avantages stratégiques majeurs pour renforcer la résilience organisationnelle.

La flexibilité constitue le premier bénéfice : en utilisant plusieurs fournisseurs cloud, les entreprises peuvent choisir les meilleurs services et fonctionnalités répondant à leurs besoins spécifiques. Cette stratégie évite le verrouillage fournisseur (vendor lock-in), situation où la dépendance à un unique prestataire limite les options et freine la croissance. La redondance géographique et technique garantit également qu’en cas de panne chez un fournisseur, les autres peuvent prendre le relais sans interruption majeure des opérations.

L’optimisation des coûts représente un autre avantage substantiel. Les organisations peuvent sélectionner des solutions économiquement avantageuses pour différents besoins opérationnels, évitant ainsi de payer les tarifs premium d’un seul fournisseur pour tous les services. Les charges de travail moins critiques peuvent être placées dans des environnements plus abordables, tandis que les applications essentielles utilisent des ressources cloud haute performance.

Défis et mise en œuvre d’une architecture distribuée

Toutefois, l’approche multi-cloud n’est pas sans complexité. Sa mise en œuvre requiert une planification méticuleuse et une exécution rigoureuse. Sans feuille de route claire, les entreprises risquent de faire face à une complexité accrue, conduisant potentiellement à des coûts opérationnels plus élevés que l’approche mono-cloud.

La gestion unifiée de multiples environnements cloud nécessite des compétences spécialisées et des outils d’orchestration sophistiqués. Les équipes IT doivent maîtriser les spécificités de chaque plateforme, comprendre leurs modèles de tarification respectifs et assurer l’interopérabilité entre systèmes hétérogènes. La sécurité devient également plus complexe, chaque fournisseur ayant ses propres protocoles et exigences de conformité.

Luke Kehoe recommande aux organisations de « répartir les applications et données essentielles sur plusieurs régions et zones de disponibilité pour diminuer significativement l’impact d’incidents futurs ». Cette distribution géographique, combinée à une diversification des fournisseurs, constitue la meilleure défense contre les pannes catastrophiques comme celle d’octobre 2025.

Leçons apprises et perspectives d’avenir

L’illusion de l’infaillibilité du Cloud

La panne AWS d’octobre 2025 brise définitivement le mythe de l’infaillibilité des infrastructures cloud. Malgré des investissements colossaux dans la redondance et l’automatisation, même les géants technologiques les plus sophistiqués restent vulnérables à des défaillances fondamentales. AWS a pourtant découpé le monde en une quarantaine de régions, chacune dotée de trois structures isolées censées pallier la défaillance de l’une d’entre elles. L’incident démontre que certaines requêtes fondamentales continuent néanmoins de transiter par des points centralisés créant de facto des points de défaillance uniques.

Mike Chapple, professeur de technologies de l’information à l’Université de Notre Dame, observe qu’un « processus de récupération lent et chaotique est entièrement normal » après ce type d’incident. Alors que les ingénieurs déploient des correctifs à travers l’infrastructure cloud, le processus peut déclencher des perturbations plus petites, « similaire à ce qui se produit après une panne électrique à grande échelle : pendant que l’électricité d’une ville revient en ligne, les quartiers peuvent connaître des problèmes intermittents pendant que les équipes finalisent les réparations ».

Repenser les fondations d’Internet à l’ère du Cloud

L’analyse post-incident révèle un problème structurel plus profond : de nombreuses technologies fondamentales d’Internet n’ont pas été conçues pour supporter les exigences massives du cloud computing moderne. Le DNS, créé dans les années 1980, n’avait jamais été pensé pour gérer les volumes, la vélocité et la criticité actuels. Brent Ellis souligne que « cette panne particulière met en évidence les problèmes fondamentaux liés à la résilience du cloud, qui découlent d’une dépendance excessive à des services comme le DNS, qui n’ont pas été conçus pour répondre aux exigences technologiques de l’ère du cloud ».

Cette panne soulève également des questions urgentes de souveraineté numérique, particulièrement en Europe. En France et dans l’Union Européenne, la dépendance vis-à-vis des infrastructures américaines devient un sujet politique majeur. À eux trois, AWS, Microsoft et Google contrôlent environ 70% du marché européen des services cloud. Des voix s’élèvent pour exiger des investissements massifs dans des alternatives européennes souveraines, capables de garantir l’autonomie stratégique du continent dans le domaine numérique.

Patrick Burgess rappelle opportunément que ce type d’incident est généralement résolu « en heures plutôt qu’en jours » et qu’il n’y a « aucune indication qu’il s’agissait d’une cyberattaque ». La bonne nouvelle, selon lui, est qu’il s’agit d’un « bon vieux problème technologique classique » que les processus bien établis d’AWS, Google et Microsoft savent gérer. Néanmoins, la récurrence de ces pannes majeures (la quatrième en cinq ans pour US-EAST-1) suggère que les corrections appliquées après chaque incident ne suffisent pas à éliminer les vulnérabilités systémiques.

Vers une architecture Internet plus résiliente

L’incident d’octobre 2025 impose une réflexion collective sur l’architecture même d’Internet au XXIème siècle. La centralisation excessive chez quelques acteurs, si elle a permis des économies d’échelle et une standardisation bénéfique, crée désormais des risques systémiques inacceptables pour une économie mondiale entièrement numérisée.

Plusieurs pistes d’amélioration émergent des analyses post-incident. Premièrement, les entreprises doivent impérativement développer des plans de continuité d’activité robustes incluant des stratégies multi-cloud ou hybrides. Deuxièmement, les fournisseurs cloud eux-mêmes doivent repenser leurs architectures pour éliminer les points de défaillance uniques cachés, même dans des systèmes théoriquement distribués. Troisièmement, les technologies fondamentales comme le DNS nécessitent probablement des révisions majeures pour répondre aux exigences du cloud moderne, notamment via l’adoption généralisée de DNSSEC et d’autres protocoles de sécurité renforcés.

Amazon a annoncé avoir désactivé l’automatisation DNS défectueuse à l’échelle mondiale et implémenté des vérifications supplémentaires. Mais au-delà des correctifs techniques immédiats, c’est toute la philosophie de la résilience numérique qui doit évoluer. Comme le résume un expert, nous construisons « une infrastructure mondiale avec très peu de diversité dans les plateformes ou les fournisseurs ». Cette monoculture numérique, pratique en temps normal, devient catastrophique lors de défaillances.

La panne AWS d’octobre 2025 restera probablement dans l’histoire comme un moment charnière, révélant au grand jour les fragilités cachées de notre civilisation hyperconnectée. Elle rappelle que derrière chaque clic, chaque recherche, chaque transaction en ligne se cachent des infrastructures complexes et vulnérables. À mesure que l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et d’autres technologies émergentes accroissent encore notre dépendance au cloud, la question n’est plus de savoir si de telles pannes se reproduiront, mais quand et comment nous y serons préparés.

FAQ – Panne AWS du 20 octobre 2025

Pourquoi mon opérateur (Orange, Free, Bouygues...) n’était-il pas en cause pendant la panne AWS ?

Les réseaux français fonctionnaient normalement. La panne provenait d’Amazon Web Services (AWS) qui héberge une immense partie du web mondial. Si votre site ou application utilisait AWS, il devenait inaccessible, même avec une connexion internet valide.

AWS est le leader mondial du cloud. Il fournit des serveurs, du stockage, des bases de données et des outils à la majorité des grandes entreprises de la tech, de Netflix à Fortnite, jusque dans la banque ou l’IoT. Cette centralisation explique l’effet domino mondial lors d’une panne AWS.

Un bug rare dans un composant DNS interne de la région US-EAST-1 (Virginie) a provoqué une cascade de défaillances, rendant des dizaines de services majeurs inaccessibles. Il ne s’agissait ni d’une cyberattaque, ni d’un sabotage, mais bien d’un problème technique interne lié à la gestion des adresses réseau.

La panne a touché plus de 3 500 entreprises à travers 60 pays et généré plus de 17 millions de signalements recensés dans le monde. Des plateformes comme Snapchat, Roblox, Slack, Fortnite, mais aussi des banques et compagnies aériennes ont été concernées.

L’incident a commencé dans la nuit du 19 au 20 octobre et a duré près de 14 à 15 heures selon les services. Amazon a mobilisé ses équipes pour corriger manuellement l’erreur DNS et désactiver temporairement certains processus automatisés, avant de rétablir petit à petit les services en attente.​

Non, aucune attaque ni malveillance n’a été identifiée. Il s’agit d’une défaillance technique interne liée au DNS et à la gestion automatisée de l’infrastructure du cloud AWS.​

La crise rappelle la dépendance critique au cloud et l’importance d’un plan de continuité d’activité (PCA). Les entreprises doivent cartographier leurs dépendances cloud, prévoir des solutions alternatives et diversifier leurs fournisseurs pour limiter les risques lors d’une future panne AWS ou d’un autre acteur majeur.

  • Évaluer régulièrement les risques de dépendance à un seul fournisseur
  • Concevoir des architectures multi-cloud ou hybrides pour répartir la charge.
  • Réaliser des tests réguliers de PCA.
  • Mettre à jour la communication interne et externe à destination des clients et partenaires pour maintenir la confiance lors d’une interruption.

Parmi les plus touchés : DynamoDB, EC2, Lambda, Redshift, Route 53 et de nombreux outils de calcul, stockage, bases de données, IA, mais aussi le support client AWS lui-même.

Oui — c’est déjà la 4ème panne majeure d’AWS en 5 ans pour la région US-EAST-1, révélant la fragilité des monocultures technologiques et la nécessité vitale de la résilience informatique, même pour les géants du numérique.

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